01 mai 2014

Essai routier: Mazda CX-5 2014


Lorsque Ford a décidé de lâcher Mazda, il y a quelques années, plusieurs analystes de l’industrie automobile ne donnaient pas cher de la peau de Mazda. Il faut dire que Ford collaborait avec Mazda depuis de nombreuses années et que les technologies et designs Ford étaient bien ancrés dans la gamme Mazda. Loin de se laisser aller, les ingénieurs de Mazda se sont retroussé les manches et ont commencé à plancher sur des technologies qui permettraient à Mazda de se distinguer. Hybride et turbo n’ont pas été considérés. Mazda a plutôt décidé de réinventer le moteur à combustion traditionnel. La technologie SKYACTIV était née. C’était un pari risqué puisque, en cas d’échec, c’en était fait de Mazda. L’échec n’était pas une option.

C’est ainsi que tous les éléments d’un véhicule ont été analysés, de la transmission au châssis, en passant par la suspension. En 2012, le Mazda CX-5 était lancé. Il était le premier véhicule Mazda à intégrer toutes les technologies SKYACTIV. Les consommateurs ont tellement apprécié que le CX-5 a entraîné la disparition du CX-7, à peine plus gros.

Pour moi, c’est mon baptême SKYACTIV. Depuis mes derniers essais de produits Mazda, presque toute la gamme a été renouvelée. C’est donc avec un immense plaisir que j’ai pu mettre la main sur un CX-5 GT, le modèle tout en haut de la gamme. Le CX-5 peut aussi être commandé en version GX et GS. Ceux-ci sont offerts en traction intégrale ou en traction avant, le GT imposant la traction intégrale.

La partie avant du CX-5 fait une grande place à la calandre en pointe Mazda, issue de la philosophie de design KODO. Les phares sont étirés vers les côtés et il est intéressant de constater que la première moulure chromée du bas de la calandre se poursuit jusque dans les blocs optiques, signe d’un design très bien peaufiné. Si on regarde le véhicule droit dans les yeux, on remarque cette impression de véhicule prêt à bondir. Même impression à l’arrière alors que la glace entre les piliers C et D est en pointe vers l’arrière, signe d’un véhicule qui démarre rapidement. Les feux arrière couvrent autant la partie arrière que les côtés et l’aileron proéminent accentue le côté sportif du CX -5. Le hayon très bas suggère un seuil de chargement aussi très bas. Nous en reparlerons plus loin. Les roues d’alliage à 10 rayons semblent très simples, mais en y regardant de plus près, leur design consiste en cinq pointes qui visent le centre. Très joli!

Les sièges en cuir confortables sont très appréciés et le fait qu’ils puissent nous chauffer le popotin est un baume sur notre déprime causée par un long hiver québécois, même si leur chaleur est un peu longue à se faire sentir. Petite déception en regardant le tableau de bord puisque, bien que la silhouette extérieure nous gâte avec toutes ces touches sportives, le coup d’œil intérieur est plutôt utilitaire. Normal me direz-vous! Oui et non. C’est peut-être normal pour un autre constructeur, mais Mazda nous a habitués à faire différemment et ce n’est pas le cas ici. J’aurais aimé un habitacle jeune comme celui de la Mazda3.

Utilitaire ne veut pas dire désuet. Le design plutôt simpliste des cadrans est aussi un atout en ce sens qu’il est très facile de le consulter. Les chiffres blancs sur fond noir offrent une lisibilité parfaite. Le tachymètre à gauche, l’indicateur de vitesse au centre et l’ordinateur de voyage à droite, une disposition classique. Dans ce modèle GT mis à l’essai, une petite touche de couleur aurait pu égayer l’atmosphère. L’assemblage est bien fait et les matériaux mous qui composent le tableau de bord sont de bonne qualité. Le volant typique Mazda, qui m’a semblé plus petit que la normale, se prend bien en main et permet d’utiliser plusieurs commandes qui y sont intégrées, comme le système audio, le régulateur de vitesse, la connectivité Bluetooth et les commandes vocales. Celles-ci permettent de faire des appels sans vous servir de vos mains, tout en gardant les yeux sur la route.

Mazda fait confiance à TomTom pour le système de navigation de son Mazda CX-5 2014. Ceux qui me connaissent bien savent que je suis maniaque de GPS, mais c’était la première fois que je mettais cette marque à l’épreuve. Les données sont à jour, mais il y a quelques erreurs de route que je n’ai pas retrouvées chez d’autres marques. Le guidage est bon et fournit même quelques itinéraires surprenants, mais qui sont finalement de bonnes solutions pour se rendre à destination. La programmation par commandes vocales est presque parfaite, il m’a fallu, en général, deux essais pour que le système comprenne l’adresse demandée. Un premier contact avec TomTom qui s’est révélé être une découverte et que je vais approfondir lors d’un prochain essai.

Sur ce même écran central, plusieurs solutions audio vous sont offertes. D’abord, les classiques AM et FM. Puis, la radio satellite Sirius avec son choix impressionnant. L’audio en continu avec Bluetooth permet d’écouter la musique de votre téléphone sans avoir à le raccorder avec un fil. Il y a aussi la radio Pandora qui nécessite un forfait de données sur votre téléphone. C’est moins attirant, car les forfaits de données des cellulaires sont plutôt dispendieux. Finalement, connecter un iPod s’est avéré facile et l’interface offre une solution complète afin de contrôler toutes vos listes de lecture. Ce que j’aurais aimé avoir avec ce système d’infodivertissement, c’est la molette de contrôle que Mazda a placé entre les deux sièges des Mazda3 et Mazda6. Elle est très intuitive et facilite les manipulations sur l’écran. Peut-être dans les prochaines années!

La ventilation et ses commandes sont très faciles à ajuster et son automatisme est efficace, pas trop bruyant et précis. L’affichage de l’heure situé à la même hauteur aurait pu être intégré à l’écran du système audio. On dirait que l’emplacement choisi n’est pas naturel, et pendant la semaine, je me suis souvent surpris à chercher l’heure. Dans le petit coffre, entre les deux sièges, il y a les prises USB et AUX de même qu’une prise 12V. Il y en a d’ailleurs deux autres, une devant le levier de vitesse et une dans la soute à bagages. Excellent! Pour en finir avec le conducteur, soulignons la bonne visibilité vers l’avant, mais c’est plus difficile de ¾ arrière, lorsque vous avez besoin de changer de voie sur l’autoroute. Les piliers C et D sont très gros. Toutefois, la position de conduite élevée est intéressante, donnant l’impression de dominer la route.

À l’arrière, la banquette est aussi confortable pour ses occupants, quoique le dossier les supporte un peu moins bien qu’à l’avant. C’est l’espace pour les jambes qui est impressionnant et on ne s’y sent jamais coincé. L’espace de chargement est aussi de bonne dimension et il n’est pas étonnant que le CX-5 ait délogé le CX -7. De plus, pour l’agrandir, la banquette arrière est divisée 40/20/40 de sorte que, si vous transportez des bâtons de hockey, par exemple, vous pourrez tout de même asseoir quatre passagers. Mon véhicule d’essai était pourvu d’un tapis de caoutchouc moulé aux formes de la soute. On m’a dit que ce tapis était disponible dans le catalogue d’accessoires que vous pouvez vous procurer chez le concessionnaire. Je vous le recommande puisqu’il protégera votre moquette et qu’il est facile à retirer et à nettoyer avec un boyau d’arrosage.

La pièce de résistance des récentes Mazda est évidemment le moteur SKYACTIV. Profitant de plusieurs raffinements technologiques, ces moteurs tentent d’offrir une efficacité accrue sans ajout de turbocompression ou de système électrique. Deux moteurs sont au programme du Mazda CX-5 2014. D’abord, le modèle GX est équipé du moteur quatre cylindres de 2,0 litres produisant 155 chevaux et 150 livres-pieds de couple. Puis, les modèles GS et GT profitent du moteur 2,5 litres et ses 184 chevaux et 185 livres-pied de couple. La boîte automatique est à six rapports alors que seul le 2,0 litres peut recevoir une boîte manuelle avec le même nombre de vitesses.

Je ne sais pas si mon véhicule avait besoin d’une révision, mais ma consommation d’essence s’est révélée être très supérieure aux cotes de consommation annoncées par Mazda. Même l’essai d’une Mazda6 et d’une Mazda3 avec le même moteur 2,5 litres a donné des consommations beaucoup plus intéressantes que celle du CX -5. Effet de la traction intégrale ou du temps froid? Je ne sais pas, mais avec une consommation légèrement supérieure à 10 litres aux 100 kilomètres, nous ne sommes pas loin des cotes d’un bon V6. Ce sera à revérifier au prochain essai.

La technologie SKYACTIV rend les moteurs un peu plus grognons au démarrage et il redevient plus silencieux après quelques secondes. La puissance n’est pas délirante, mais il est vif et répond bien à l’accélérateur. Le mode manuel permet de rétrograder plus rapidement afin de doubler un autre véhicule, mais il faudra vous habituer à une disposition des vitesses qui n’est pas conventionnelle. En effet, le + est en bas et le – en haut. C’est généralement le contraire. Le changement s’effectue toutefois presque instantanément.

Pour le reste, le freinage assuré par quatre freins à disque est efficace et la suspension, bien qu’un peu plus dure qu’une voiture, n’est pas désagréable. J’aurais bien essayé le CX-5 lors d’une bonne bordée de neige, car il me semble robuste. Dame Nature n’a pas coopéré.

Si sa consommation se révèle plus raisonnable lors d’un prochain essai, le Mazda CX-5 2014 aura très peu de défauts. Une conduite agréable, une finition sans reproche, un groupe motopropulseur bien conçu et de l’espace pour tous rendent le CX-5 intéressant face à la concurrence. Si Mazda ne fait pas de fausses manœuvres, son avenir est assuré.

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Conditions de l’essai

Réalisé du 3 au 10 février 2014.
Météo : beaucoup de soleil, un peu de nuages, entre -26 et -4 °C.
Modèle essayé : Mazda CX-5 GT 2014 avec Groupe Technologie
Assemblé à Hiroshima, Japon
Prix selon www.mazda.ca (1er mai 2014) :
** GX : 24 890 $
** GS : 30 545 $
** GT : 35 145 $
Prix du modèle essayé : 35 424 $ +taxes et frais
Distance parcourue : 617,1 km (65 % autoroute)
Consommation selon
Ressources Naturelles Canada :
** Ville : 8,5 L/100 km (9,8 selon les nouveaux tests 2015)
** Route : 6,6 L/100 km (7,9 selon les nouveaux tests 2015)
** Émissions : 177 grammes/km
Consommation dans la vraie vie : 10,1 L/100 km
Régime moteur à 100 km/h : 2 100 tours/minute
Régime moteur à 115 km/h : 2 400 tours/minute
Véhicule fourni par Mazda Canada
Photos prises à Ste-Élisabeth, Québec

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Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
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