29 septembre 2017

Essai routier : Toyota RAV4 2017 – Fiabilité et durabilité


Dans le monde de l’automobile, Toyota est synonyme de fiabilité. Cette affirmation est fortement ancrée dans le subconscient des acheteurs si bien que, malgré des épisodes difficiles pour Toyota (on se souviendra des accélérations involontaires des modèles Prius), le premier constructeur japonais s’en sort toujours bien. 
 
Par le passé, Toyota n’a jamais donné dans l’excès pour le désign de ses véhicules. Disons que Toyota et joie de vivre ne sont pas naturellement associées. Toutefois, depuis quelques mois, les choses tendent à changer. L’arrivée du Toyota C-HR et de sa silhouette coupée au couteau a révélé aux gens une facette inconnue de Toyota. D’autres modèles comme les Corolla et RAV4 ont été mis à jour avec des lignes plus agressives. Et c’est sans compter la nouvelle Camry 2018 complètement transformée. Bref, Toyota ajoute de la saveur à ses modèles et c’est tant mieux pour les futurs acheteurs. 
 
J’ai pu essayer cet été la nouvelle mouture du Toyota RAV4. Il était temps que je l’essaie de nouveau puisque mon dernier essai remontait à 2007. Dix ans pendant lesquelles il aurait dû se passer bien des choses et pourtant, le RAV4 a conservé plusieurs éléments clés pendant toutes ces années, une éternité dans la réalité automobile. 
 
Lors de son arrivée en 1995, le Toyota RAV4 faisait une large place à l’aspect utilitaire et mettait de côté le volet sport de l’appellation VUS. L’habitacle faisait plus camion que voiture et les acheteurs semblaient apprécier. Lors de mon essai de 2007, l’habitacle avait été redessiné et ressemblait plus à celui d’une voiture alors que l’aspect sportif avait pris le dessus, surtout avec le moteur V6 de presque 270 chevaux et une tenue de route surprenante pour un VUS. La génération actuelle du Toyota RAV4 semble avoir trouvé un compromis entre le côté sport et utilitaire. Il n’y a plus de V6 puisque le seul moteur offert est un quatre cylindres de 2,5 litres. Il y a bien un modèle hybride, mais les sensations de conduite sont probablement différentes du modèle conventionnel. Le côté utilitaire a aussi fait un retour. La soute à bagages est grande et le désign du tableau de bord fait beaucoup plus utilitaire que voiture. Regardons tout ça de plus près. 
 
D’abord, la silhouette. Présente sur le marché depuis 2013, la génération actuelle avait besoin d’un rafraichissement afin d’assurer sa pérennité jusqu’à la prochaine refonte. Ainsi, les phares et la calandre ont été amincis. Même chose pour les feux arrière. Tous ont eu droit au traitement DEL comme c’est la mode actuellement. Il n’y a pas de quoi rendre le RAV4 méconnaissable, mais ça devrait aider jusqu’à la refonte complète.  
 
À l’intérieur, on prend place sur des sièges baquets confortables offrant peu de support latéral. Si je qualifie le tableau de bord de plus « utilitaire », c’est que la concurrence essaie de nous faire oublier que nous sommes dans un véhicule utilitaire sport en ajoutant un beau désign de console centrale, de la couleur ou des accents de fibre de carbone ou de bois, des imitations bien sûr! Chez Toyota, ce n’est pas du tout ça. La planche de bord est très linéaire, le bloc central ne semble pas relié à la console et le gris est à l’honneur. Les matériaux sont de belle qualité, bien assemblé, mais il n’y a aucune chance d’oublier qu’on est au volant d’un « camion ». Aucun doute non plus sur l’ergonomie des commandes et de l’affichage. La nacelle d’instrumentation est très simple avec ses deux grands cadrans et son ordinateur de bord central. Les chiffres sont blancs sur fond noir et seule une petite ligne bleutée agrémente le pourtour de ceux-ci. Pas besoin de jouer avec les pages de l’ordinateur de bord pour avoir les informations voulues. Sur une des pages, vous avez la consommation moyenne et instantanée, la température extérieure et un compteur journalier. Tout est dégagé et facile à consulter. 
 
Les touches sur le volant sont aussi faciles à utiliser, mis à part le régulateur de vitesse. Il est installé depuis la nuit des temps sur un petit bras en bas à droite entre les branches du volant. Son fonctionnement s’acquiert à la longue, mais son plus gros problème est qu’il n’est pas éclairé le soir. Mettre des boutons sur le volant comme la majorité des autres manufacturiers aurait surement été possible et plus intéressant à utiliser.  
 
Le bloc central est dominé par un grand écran d’infodivertissement. Le système audio JBL offre un excellent rendement et il est possible d’y écouter la radio AM, FM ou XM, de même que d’y relier un cellulaire ou un iPod. On laisse les CD à la maison, mais on peut aussi mettre de la musique sur une clé USB. Il y a quelques fonctions intéressantes comme la mise en pause de la radio lorsque vous répondez au téléphone. Ainsi, lorsque votre appel est terminé, vous pouvez continuer à écouter l’excellente entrevue de votre animateur préféré et revenir au direct lorsqu’il y aura des publicités. C’est une fonction plutôt rare sur les systèmes d’infodivertissement présents sur le marché, mais qui est très appréciée. Signalons aussi la présence d’une section pour inscrire tout ce que vous ferez faire comme entretien. Il est aussi possible d’y programmer des alertes afin de vous souvenir quand faire votre changement d’huile, par exemple. 
 
Maintenant que les fleurs sont distribuées, voici venir le pot. J’ai beaucoup de difficulté avec les constructeurs d’importance qui ne peuvent créer une interface belle et efficace. Il est vrai que celle de Toyota est facile à comprendre, mais ce n’est pas beau. Le GPS semble avoir été dessiné dans les années 90. De plus, son guidage est plus que douteux et il fait faire des détours inutiles, particulièrement en région. L’écran séparé ne donne pas vraiment de détails sur ce qui joue à la radio. Il est possible de paramétrer cet écran pour que la disposition ressemble à celui de SYNC de Ford ou celui de Hyundai/Kia, mais ce n’est encore là que de pâles imitations d’un système qui a fait son temps. Si vous pensiez améliorer les choses en utilisant Android Auto ou Apple CarPlay, ce n’est pas compatible. Toyota ne se dirige même pas dans cette direction puisque, dans la Camry 2018, elle offre Entune 3.0 qui semble être une très pâle copie que ce qu’Android et Apple offrent. Pour l’infodivertissement, Toyota n’est définitivement pas dans le coup. 
 
Revenons à ce bloc central. Sous l’écran sont situées les commandes de la ventilation. Facile à comprendre et à programmer, vous n’aurez pas à vous en servir souvent puisque l’automatisme fait très bien le travail. On sélectionne la température voulue et le tour est joué. Sous les commandes de ventilation, il y a une série de commutateurs : deux pour les modes ECO et Sport, deux pour les sièges chauffants, un pour le chauffage des essuie-glaces ainsi que les prises USB, AUX et 12 V. Facile à utiliser, mais manquent de style. J’aurais aimé que la prise USB soit à l’abri des regards dans un coffre de rangement. Toyota n’est malheureusement pas la seule à faire cette erreur de désign. 
 
Comme le côté utilitaire du RAV4 est très fort, je me dois de souligner les qualités de la soute à bagages. Même sans abaisser la banquette, ses dimensions sont excellentes. Il y a une prise 12V pouvant servir à brancher une glacière, par exemple. Le pneu de secours est toujours présent sous le plancher et abaisser la banquette 60/40 permet la création d’un espace caverneux doté d’un plancher plat. Un match parfait pour cette soute à bagages. 
 
Je m’en voudrais de passer sous silence que depuis 2011, Toyota fait de grands efforts pour mettre les dispositifs de sécurité à l’avant-plan en équipement de série. Depuis 2011, Toyota offre le système de sécurité STAR dans tous ses modèles. Six dispositifs, dont l’ABS et le régulateur de traction, proposés en équipement de série. Cette année, Toyota en ajoute une couche. Elle offre en équipement de série dans une majorité de modèles la suite Toyota Safety Sense comprenant le système précollision avec détection des piétons, l’alerte de sortie de voie avec assistance à la direction, le régulateur de vitesse dynamique à radar et les feux de route automatiques. Même le RAV4 à traction avant le moins cher en est équipé. Bravo Toyota! 
 
Sous le capot du Toyota RAV4 2017, un moteur quatre cylindres de 2,5 litres offrant 176 chevaux à son conducteur. Il n’est malheureusement pas doté de l’injection directe, mais son rendement est plus que satisfaisant dans la majorité des cas. Son couple de 172 livres-pied est livré en douceur et son fonctionnement est silencieux. La transmission automatique possède six rapports et un mode séquentiel est offert, même si, personnellement, je ne me sers que très rarement de cette fonction. Trois modes de fonctionnement sont programmés : ECO, Normal et Sport. Comme dans la majorité des cas, le mode ECO baisse la réponse de l’accélérateur afin de vous faire économiser de l’essence. Vraiment? Je n’en sais rien, mais ce que je sais c’est que l’agrément de conduite en est aussi diminué. Quant au mode Sport, il augmente le régime moteur et retarde le changement de rapports afin d’offrir plus de performance. Vraiment? Pas vraiment. Le moteur est plus bruyant et la consommation augmente. Faites vos propres expériences et je crois que vous roulerez la majorité du temps en mode Normal. 
 
La conduite d’un Toyota RAV4 2017 n’est pas une expérience enivrante, mais elle est très agréable. Le véhicule est solide et même les routes accidentées ne semblent pas déclencher de réaction imprévue. La direction n’est pas trop légère et mon véhicule d’essai roulait sur des roues de 18 pouces alors que les modèles moins équipés utilisent des 17 pouces. 
 
En plus de 20 ans sur le marché, le Toyota RAV4 a évolué, mais n’a jamais mis de côté son côté utilitaire. Sa solidité est toujours remarquée et sa conduite n’est pas aussi ennuyante qu’on pourrait le penser. Ce n’est pas une voiture de course et ça n’en sera jamais une, mais il se défend très bien face à la concurrence. Nous savons que le moteur profite de la fiabilité Toyota. Il ne reste à Toyota que de faire de petits (ou de grands) efforts du côté de l’infodivertissement. Fiabilité, durabilité, polyvalence, sécurité, toutes des qualités qui font du Toyota RAV4 2017 un excellent VUS. 
 
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Essai réalisé précédemment :  
 
Conditions de l’essai 
 
Réalisé du 12 au 19 juin 2017. 
Météo : beaucoup de soleil, un peu de pluie, entre 12 et 33 °C. 
Modèle essayé : Toyota RAV4 Platinum 2017 
Assemblé à Woodstock, Ontario, Canada 
Existe depuis : 1995 Actuelle génération : 2013 
Prix selon www.toyota.ca (28 septembre 2017) : 
** FWD LE : 29 889 $ 
** AWD LE : 32 154 $ 
** FWD XLE : 33 259 $ 
** AWD XLE : 35 409 $ 
** AWD SE : 38 734 $ 
** AWD Limited : 40 669 $ 
Prix du modèle essayé : 42 129 $ + taxes et frais 
Distance parcourue : 803,4 km (50 % autoroute)
Consommation selon Ressources Naturelles Canada : 
** Ville : 10,7 L/100 km 
** Route : 8,4 L/100 km 
** Émissions de CO² : 226 grammes/km 
Consommation affichée : 8,7 L/100 km 
Régime moteur à 100 km/h : 2 000 tours/minute 
Régime moteur à 115 km/h : 2 200 tours/minute 
Véhicule fourni par Toyota Canada 
Photos prises à St-Félix-de-Valois, Québec 

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Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
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