11 février 2015

Essai routier: Lincoln MKC 2015

Lincoln MKC 2015
C’est la première Lincoln qui prend place dans mon entrée. Et c’est un utilitaire sport compact de luxe, le MKC 2015. Lincoln a beaucoup de difficulté à prendre sa place dans le monde des véhicules de luxe. Alors que Cadillac est capable d’affronter certaines des meilleures européennes, notamment avec l’ATS, Lincoln est prise avec son passé et une mise en marché plus que douteuse. Commençons avec ces vocables qui mêlent même les journalistes. Lorsque j’ai appris à un confrère de travail que j’avais conduit une Lincoln, il m’a demandé laquelle ? J’ai répondu : « un MKC ». C’est alors que j’ai vu apparaître un point d’interrogation dans son front. « MKC ? C’est laquelle, ça ? » Et c’est ça le problème, il n’y a aucune relation entre les appellations. MKC, MKX, MKT, MKS, MKZ et Navigator. Laquelle est laquelle, c’est une bonne question. Si je vous dis BMW Série 3, vous savez ce que c’est. Même chose si je dis Cadillac CTS. Mais, Lincoln MKZ ! Vous n’en avez aucune idée. Ajoutez à cela une publicité qui met en vedette Matthew McConaughey semblant éprouver autant de plaisir à conduire une Lincoln qu’à se faire un café instantané et vous avez une bonne idée du pourquoi de la déroute de Lincoln.

Cela dit, tout n’est pas mauvais et je dois avouer que la silhouette du Lincoln MKC (vous savez, l’utilitaire sport compact !) n’est pas vilaine. Comparées à celles du Ford Escape duquel il est dérivé, ces lignes sont harmonieuses et gracieuses. La calandre Lincoln est bien intégrée aux phares avant garnis de DEL. Les feux arrière, qui se rejoignent au centre, reproduisent bien le luxe Lincoln. À partir d’une même plateforme, Ford a réussi à dessiner un MKC qui paraît plus gros que l’Escape. Ce n’est pas sportif, mais ça représente bien le classicisme de Lincoln.

Le Lincoln MKC 2015 est commercialisé avec trois niveaux d’équipements : Premier choix, Select et Ultra. Ford m’a prêté le plus équipé, le modèle Ultra, auquel elle a ajouté les cinq ensembles d’options offerts. C’est donc un véhicule hyper équipé et un prix en conséquence.

Le classicisme extérieur se transpose à l’intérieur. Les matériaux de bonne qualité ont été bien choisis. L’habitacle de mon véhicule d’essai était probablement celui le plus « ordinaire » puisque d’autres déclinaisons offrent des appliques en bois véritable assorti à des agencements deux-tons. Les sièges en cuir, chauffants et ventilés, sont confortables, mais leur support latéral est un peu faible. L’espace est dégagé partout, quoique l’espace pour les genoux à l’arrière soit plus juste. Soulignons aussi qu’à l’arrière, le dossier de la banquette est ajustable et les places latérales sont chauffantes.

Le design du tableau de bord est plutôt zen. Tout est à sa place, sans excès. La nacelle des cadrans présente une instrumentation plus simple que chez Ford, mais très lisible. Avant de prendre la route, je vous suggérerais de vous familiariser avec les nombreux menus offerts qui servent à personnaliser l’affichage ou même certains aspects de votre conduite. Le volant, avec son écusson Lincoln, intègre beaucoup de commandes. Les commandes du haut servent à la personnalisation de l’instrumentation alors que celles du bas contrôlent le régulateur de vitesse adaptatif, le volume de la radio et de la navigation, la connectivité Bluetooth et les commandes vocales. Habituellement, je n’ai pas de difficulté avec ces commandes, mais je me suis aperçu que, pendant la semaine d’essai, je baissais souvent les yeux afin de manipuler ces commandes. Je pense donc que les commandes du bas auraient dû être en haut et inversement. Ce serait, à mon avis, moins dérangeant. Précisons que ce volant est chauffant, l’un des meilleurs équipements « de confort » que vous pouvez ajouter dans un véhicule au Québec.

Vous avez peut-être remarqué sur les photos que le Lincoln MKC 2015 n’a pas de levier de vitesses. Il a été remplacé par des touches sur le côté gauche de la console centrale. Un peu déroutantes au premier abord, ces touches s’avèrent être bien placées et facilement manipulables avec des gants. Il était amusant de voir que ma main droite cherchait toujours où se déposer, elle qui a l’habitude de se reposer sur le levier de vitesses ! Toujours au centre, le système SYNC de Ford s’impose sur le grand écran tactile de 8 pouces. Il sera remplacé au cours des prochaines années, mais disons que cette fois-ci, son fonctionnement a été sans reproches. Les commandes vocales ont exécuté les actions à merveille, y compris la programmation de plusieurs adresses dans le système de navigation. Le système SYNC peut s’accommoder d’un grand nombre de supports musicaux en plus des radios AM, FM et satellite. La chaîne audio est même certifiée THX. La sonorité a donc été analysée et ajustée à la perfection, selon Ford.

Plus bas, quelques touches et molettes conventionnelles pour la sonorisation. Puis, une douzaine de touches permettent d’ajuster la climatisation à deux zones de même que la chaleur, ou le froid, des sièges. La climatisation automatique a bien fait son travail puisque, après avoir sélectionné 21 °C au début de la semaine, je ne lui ai jamais retouché. Où se trouve normalement le sélecteur de la transmission, Ford a installé un petit coffre de rangement contenant deux prises USB, une prise 12V et une prise AUX. Puisque ce coffre est plutôt petit, les prises USB sont difficiles à atteindre. Je vous suggère de vous acheter un fil supplémentaire et de le laisser branché. Par contre, ce même petit coffre est assez grand pour y laisser votre iPod à l’abri des regards.

Deux choix s’offrent en ce qui a trait à la mécanique. On peut opter pour le moteur EcoBoost 2,0 litres en équipement de série sur tous les modèles. Je l’ai déjà essayé sous le capot d’un Ford Escape et ses 240 chevaux sont suffisants pour vous procurer de belles accélérations. Toutefois, c’est le moteur EcoBoost de 2,3 litres proposé en option pour le modèle Ultra seulement qui s’est chargé de propulser mon Lincoln MKC du jour. Avec ses 285 chevaux et ses 305 livres-pied de couple délivré dès 2750 tours/minute, la puissance ne manque pas. La transmission est automatique à six rapports avec palettes au volant. Elle est assez rapide pour que ce mode soit utilisable. Elle est équipée d’un mode Sport sélectionnable en appuyant sur S au lieu de D. Le régime moteur augmente et les rapports sont maintenus plus longtemps afin de profiter au maximum du couple du moteur. Lors d’une tempête de neige, j’ai pu apprécier la sécurité offerte par la traction intégrale intelligente de Lincoln. L’antipatinage est très restrictif et gomme aussitôt les aspirations du moteur lorsque les roues patinent. J’aurais aimé un peu plus de liberté afin de faire un dérapage contrôlé, mais le Lincoln refuse strictement de le faire. La clientèle visée appréciera sûrement.

Ce que les amateurs de Lincoln aimeront aussi, c’est la suspension variable adaptative à amortissement piloté. Qu’est que c’est que cette bibitte ? C’est que vous pouvez sélectionner l’amortissement de suspension désiré. Vous me direz que c’est courant dans les voitures de luxe ! Peut-être, mais pas de manière aussi évidente. Il y a trois modes de conduite : Confort, Normal et Sport. Lorsque j’ai pris possession du véhicule, le réglage était à la position Sport. La suspension était assez dure et la direction plus précise et rigide. C’était presque des attributs de voitures sport. Quelques jours plus tard, je sélectionne le mode Confort et voilà ! me voilà dans une Town Car des années 80. Aucun « feed-back » de la direction, suspension guimauve molle à souhait ! Même les rares routes dont la surface était lisse faisaient vibrer légèrement la suspension. Après moins d’une heure à rebondir, je sélectionne le mode Normal, celui que vous utiliserez probablement la majorité du temps et qui offre un bon compromis entre confort et tenue de route. Le seul reproche à faire au sujet de cette suspension réside dans la façon de la régler. Il faut manipuler plusieurs pages du petit ordinateur de bord. Une commande conventionnelle aurait été plus appropriée.

J’aurais probablement aimé plus le Lincoln MKC si je n’avais pas su son prix au départ. À près de 56 000 $ plus taxes, c’est un véhicule tout équipé, mais qui risque de perdre de la valeur rapidement. C’est un peu ce qui me dérangeait : plusieurs des équipements technos du Lincoln MKC peuvent être commandés dans un Ford Escape pour à peu près 15 000 $ de moins ! Le moteur 2,3 litres turbo frôle également l’alcoolisme alors que j’aurais pu facilement atteindre 12,0 L/100 km si mon trajet avait été effectué un peu plus en ville. Toutefois, son agréable silhouette, son espace adéquat et sa conduite agréable méritent que vous vous y intéressiez. Si vous avez de quoi payer…

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Conditions de l’essai

Réalisé du 26 au 30 janvier 2015.
Météo : beaucoup de soleil et une tempête de neige, entre -17 et -4 °C.
Modèle essayé : Lincoln MKC Ultra 2015
Assemblé à Louisville, Kentucky, États-Unis
Prix selon www.lincolncanada.com (9 février 2015) :
** Premier choix 2,0 TI : 41 340 $
** Select 2,0 TI : 43 600 $
** Ultra 2,0 TI : 49 100 $
** Ultra 2,3 TI : 51 050 $
Prix du modèle essayé : 55 495 $ + taxes
Distance parcourue : 271,5 km (74 % autoroute)
Consommation selon
Ressources Naturelles Canada :
** Ville : 12,9 L/100 km
** Route : 9,2 L/100 km
** Émissions de CO² : 258 grammes/km
Consommation affichée : 10,9 L/100 km
Régime moteur à 100 km/h : 2 000 tours/minute
Régime moteur à 115 km/h : 2 300 tours/minute
Véhicule fourni par Ford Canada
Photos prises à Ste-Élisabeth, Québec

1 commentaire:

Linda Marrero a dit...
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.

Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
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