07 avril 2016

Essai routier: Hyundai Sonata Hybrid 2016

Hyundai Sonata Hybrid 2016
Depuis le début de mes essais routiers en 2005, la Hyundai Sonata est la berline que j’ai le plus souvent essayée. D’abord chez le concessionnaire qui se faisait un plaisir de me recommander sa voiture, puis par le biais du constructeur qui met beaucoup d’efforts afin de mettre sa berline intermédiaire à l’avant-plan du marché. Lorsque les constructeurs ont commencé à délaisser les moteurs V6, la Sonata a été l’une des premières à le faire. Puis, lorsque le prix de l’essence nous a amenés à réfléchir sur notre dépendance au pétrole, Hyundai a lancé un modèle hybride essence-électricité de la Sonata. Pour 2016, devant la popularité croissante de ces modèles, Hyundai ajoute une version rechargeable, ou plug-in en anglais, à sa gamme Sonata. Bien que j’espère pouvoir essayer celle-ci prochainement, c’est la version hybride conventionnelle que j’ai pu tester pendant une semaine. Et je suis loin d’être déçu.

Lors de mon précédent essai d’une Hyundai Sonata Hybrid, j’étais en réflexion sur le modèle qui pourrait remplacer ma vénérable Windstar. Ayant besoin d’un peu moins d’espace de chargement, mais voulant encore voyager sur la route, la Sonata Hybrid me plaisait. Toutefois, le simple fait d’ouvrir le coffre anéantissait tous mes espoirs. Impossible de rabattre la banquette arrière et la batterie prenait beaucoup d’espace si bien qu’il aurait été pratiquement impossible de voyager en famille.

C’est donc avec étonnement que j’ai découvert qu’avec la Hyundai Sonata Hybrid 2016, le coffre n’est plus grugé par la batterie. C’est plutôt le pneu de secours qui a tiré sa révérence. La batterie, maintenant plus compacte, a pris sa place. On peut donc maintenant baisser la banquette, divisée 60/40 et agrandir le coffre qui ne souffre pratiquement pas de la présence de la batterie. Grosso modo, une perte de 80 L d’espace par rapport au modèle à essence. Bravo Hyundai, vous venez de pratiquement éliminer l’un des gros irritants des véhicules hybrides.

Ce sera plus difficile cette année de différencier une Sonata Hybrid de sa version à essence. Ce ne sont que de petits détails qui permettent de comparer les deux silhouettes, entre autres, les phares, la calandre, les jantes et les feux arrière. La sortie du tuyau d’échappement a également été bien camouflée.

À l’intérieur, c’est un peu la même chose. Mis à part quelques détails d’aménagement, une Sonata et une Sonata Hybrid offrent le même confort grâce à des sièges confortables et une banquette arrière qui ne demande pas mieux que d’y accueillir des passagers. L’espace pour les jambes qui fait défaut dans certaines berlines intermédiaires n’est pas un problème dans la Sonata.

L’instrumentation est adaptée à la motorisation hybride. Ainsi, le tachymètre laisse sa place à un cadran bien spécial. En fait, il indique ce que votre pied droit fait avec l’accélérateur. La section « Charge » vous informe de la vitesse à laquelle vous rechargez la batterie. La section Eco est l’espace où doit se trouver l’aiguille en conduite normale. Une graduation en pourcentage indique la puissance du moteur utilisée. Tout en bas, le niveau de charge de la batterie. Je souligne que la batterie ne se décharge pas totalement avant de se recharger. Différents paramètres sont pris en compte pour la gestion de la recharge comme la vitesse, la température extérieure et l’effort demandé, que ce soit en accélération ou en freinage. Sur l’écran central du système d’infodivertissement, une page est spécialement dédiée à la motorisation hybride. Pour savoir quand la batterie se décharge, se charge ou lorsque les deux moteurs fonctionnent en même temps, c’est la page idéale à consulter… en gardant les yeux sur la route!

Je n’étais pas particulièrement impressionné par le tableau de bord lors de mon premier contact avec la Sonata 2015. Trois essais plus tard, mon œil s’habitue à ce désign plus anguleux que dans la génération précédente et l’intérieur en cuir blanc de ce modèle Limited est de toute beauté. Il faudra faire attention à ce que vos passagers vont manger ou boire à l’intérieur, mais à vous d’y mettre des restrictions! Il y a beaucoup de commandes dupliquées au volant et j’imagine qu’il vous faudra quelques semaines pour les utiliser intuitivement. Le système d’infodivertissement Hyundai est un plaisir à utiliser et la navigation GPS incluse dans ma voiture d’essai est facile à programmer vocalement. C’est un peu plus difficile lorsque vous le faites à l’écran. Après vérification, il n’y a pas de mise à jour gratuite des cartes, mais les concessionnaires offrent le service moyennant quelques dollars. Peut-être pouvez-vous négocier ça lors de l’achat! Notons la présence d’une prise USB, AUX et de deux prises 12V dans un petit compartiment fermé sous les commandes de ventilation. Intéressant puisque vous pouvez y laisser un iPod branché et son fil à l’abri des regards.

La ventilation est à contrôle automatique dans cette version Limited. Une série de gros boutons permettent de faire les ajustements et ils sont suffisamment gros pour être manipulés sans retirer vos gants. Il y a les sièges chauffants à l’avant et à l’arrière de même que le volant chauffant, encore plus intéressant pour les petits doigts gelés. Il n’y a pas de sièges ventilés, mais, personnellement, ce n’est pas un équipement qui me manque. Notez aussi la présence d’une touche « Driver only ». Lorsqu’enclenchée, la ventilation est concentrée sur le conducteur tout en économisant de l’énergie pouvant servir à autre chose qu’à perdre son temps à chauffer ou refroidir un habitacle presque vide.

Il faudra probablement un concessionnaire pour faire l’entretien de la mécanique, à moins que votre garagiste du coin ait reçu une formation pour les véhicules hybrides. En tout cas, en ouvrant le capot, tout l’espace est occupé. Le 2/3 de gauche contient le moteur thermique de 2,0 litres à cycle Atkinson et injection d’essence produisant 154 chevaux et un couple de 140 livres-pied. Le 1/3 de droite permet de loger le moteur électrique de 38 kW. On parle donc de 193 chevaux pour ce groupe motopropulseur qui apprécie les accélérations franches. Logique puisqu’un moteur électrique offre son couple maximal dès que vous appuyez sur l’accélérateur. Contrairement à d’autres constructeurs, Hyundai fait confiance aux transmissions automatiques conventionnelles pour gérer la puissance de son modèle hybride. Celle de la Sonata Hybrid n’a que six rapports, mais ni l’agrément de conduite, ni la consommation d’essence n’en ont vraiment souffert. Il y a même un mode manuel si vous préférez passer les rapports vous-même. Par contre, la consommation d’essence risque d’augmenter.

Les freins sont à disques ventilés à l’avant et pleins à l’arrière. Le système de régénération d’énergie associé à ces freins n’a pas produit de fonctionnement bizarre durant la période d’essai. Quelquefois avec ces systèmes, on a l’impression que ça ne freine pas… ou que ça freine trop. En fait, souvent, c’est difficile à moduler. Toutefois, avec la Sonata Hybrid, l’occasion ne s’est pas présentée. Tant mieux!

La suspension indépendante permet aux occupants d’être confortables. La direction à crémaillère à assistance électrique pourrait donner plus de « feedback » de la route, mais on comprend que ce n’est pas l’aspect sportif qui prime pour la Sonata Hybrid.

En résumé, la Hyundai Sonata Hybrid 2016 évolue dans le bon sens. Ce que les acheteurs reprochent souvent aux manufacturiers, c’est de s’éloigner des modèles conventionnels en dessinant des voitures aux lignes futuristes, mais souvent rébarbatives à l’œil. Ce n’est pas le cas ici, puisque la Sonata Hybrid sera difficile à repérer sur la route. Le problème de l’emplacement de la batterie est presque réglé puisque le coffre souffre très peu de sa présence. Et si vous vous inquiétez de ne plus avoir de pneu de secours, sachez que plusieurs constructeurs retirent également cet équipement de quelques voitures conventionnelles en le remplaçant par une pompe électrique. D’ailleurs, le temps moyen entre deux crevaisons en Amérique du Nord est d’environ sept ans. Je crois qu’on peut se passer d’un pneu de secours. Finalement, la consommation d’essence est excellente pour une voiture de ce gabarit. Comme c’est le but à atteindre lorsqu’on se paye une voiture hybride, c’est mission accomplie pour Hyundai.

Venez donner votre opinion sur la page Google+ ou Facebook d’AutoOpinion.ca. De plus, toutes les photos s’y trouvent. Cliquer sur « J’aime la page », ça fait toujours plaisir!

Essais réalisés précédemment :

Conditions de l’essai

Réalisé du 14 au 21 décembre 2015.
Météo : nuages, pluie et peu de soleil, entre 0 et 6 °C.
Modèle essayé : Hyundai Sonata Hybrid Limited 2016
Existe depuis : 2011 (Hybrid)          Actuelle génération : 2015 (Hybrid)
Prix selon www.hyundaicanada.com (10 mars 2016) :
** Hybrid : 31 806 $
** Limited : 35 956 $
** Ultimate : 39 656 $
Prix du modèle essayé : 35 956 $ + taxes
Distance parcourue : 480,7 km (83 % autoroute)
Consommation selon
Ressources Naturelles Canada :
** Ville : 6,0 L/100 km
** Route : 5,5 L/100 km
** Émissions de CO² : 136 grammes/km
Consommation affichée : 6,3 L/100 km
Véhicule fourni par Hyundai Canada
Photos prises à La Visitation-de-l’Île-Dupas, Québec

Aucun commentaire:

Avertissement

La consommation réelle peut différer de 10 à 20% par rapport à la consommation affichée par l'ordinateur de bord. Toutefois, à des fins de comparaison, j'inscris toujours la consommation que l'ordinateur de bord affiche à la fin de la période d'essai.
Google+